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Ancre 1

Dispositif

de réinsertion

et réorientation

Anne Gonin Nicole
Chargée de mission - Réinsertion et réorientation professionnelle

Dans mon activité de chargée de mission, la richesse des parcours des infirmières et infirmiers qui s’adressent au Dispositif me frappe jour après jour. Toutes et tous ont des trajectoires professionnelles uniques, enrichies de leurs expériences de vie et de leurs engagements familiaux, associatifs, artistiques et culturels.

Le parcours de réinsertion est souvent un moment de transition marquant sur leur parcours, comme l’illustrent les témoignages de deux infirmières à découvrir dans la dernière partie de ce rapport. Leur investissement dans la formation théorique et pratique, ainsi que la réflexivité qu’implique la démarche de réinsertion-réorientation constituent de véritables atouts pour les institutions de soins qui les ont engagées.

 

Le public du Dispositif

En 2018, 60 personnes se sont adressées au Dispositif pour un entretien d’orientation. 45% des candidat-e-s avaient un objectif de réinsertion, tandis que 55% d’entre elles/eux étaient en emploi ou proches de l’emploi et cherchaient à se réorienter dans un autre domaine des soins, compatible avec leurs aspirations ou avec un problème de santé.

La tendance des infirmières et infirmiers à privilégier, au terme de leur parcours de réinsertion-réorientation, les soins de longue durée ou à domicile se confirme en 2018. Pour leur seconde partie de carrière, leurs expériences professionnelles et personnelles variées les amènent à privilégier ces domaines de soins pour leur propre satisfaction et celle de leurs employeurs.

60

infirmières et infirmiers

dont 45% en réinsertion et 55% en réorientation

se sont adressé-e-s au Dispositif

60

entretiens d'orientation

106

entretiens téléphoniques

16

entretiens de préparation de stage

145

jours de cours

à Espace Compétences

149

jours de stage

dans différents lieux

 
 
 
Établissements de la Fédération des Hôpitaux Vaudois (FHV)
graphique rapport 2018_dispo.png

37,5 %

25 %

12,5%

12,5%

12,5%

Centres de traitement et de réadaptation (CTR)
CHUV soins aigus
Établissements
médico-sociaux (EMS)
Centres
médico-sociaux (CMS)

25

personnes ont trouvé un travail en 2018

Dans quels établissements ?

 

 

 

 
 
 

Hôpital soins aïgus

4

EMS

6

CMS

5

Établissement scolaire

2

Autres*

8

Selon les informations transmises par les candidates et candidats et données de l’enquête en ligne de fin 2018.

 

Leur réinsertion/réorientation a débuté en 2017 ou 2018, et pour quelques personnes en 2016.

*Assistante à l’intégration scolaire (1), assurance maladie (1), Équipe mobile d’urgences sociales (1), Institut de santé au travail (1), infirmière de liaison (1), suivi naissances en clinique (1), ligue pulmonaire (1), intérim (1).

TÉMOIGNAGES

DE DEUX PARTICIPANTES

Carole, infirmière, 41 ans lorsqu’elle a commencé sa réinsertion en 2017.

" Le CIPS a été d’un grand soutien dans toute les démarches à effectuer. J’ai pu rapidement participer au cours de réinsertion (...) "

Après 10 ans d’investissement dans notre vie de famille, la question d’un retour dans la vie professionnelle s’est posée pour moi. Avant mon arrêt professionnel de plus de 10 ans, j’avais principalement travaillé en soins aigus de chirurgie.

 

J’ai toujours aimé les soins techniques et prendre soin de patients qui se rétablissaient vite.

 

Les expériences faites en dehors de mon activité professionnelle ont changé mes perspectives. Ayant accompagné plusieurs personnes en fin de vie, j’ai découvert une prise en charge holistique et globale des patients. Cela m’a encouragée à renouer avec ma profession, mais de façon clairement orientée vers les soins palliatifs.

Le CIPS a été d’un grand soutien dans toute les démarches à effectuer. J’ai pu rapidement participer au cours de réinsertion à Espace Compétences à Cully. Ensuite Mme Gonin m’a trouvé une place de stage à l’hôpital de Lavaux dans un service CTR. Les six semaines à 80%  m’ont permis de me remettre à l’aise dans les soins et d’apprendre l’utilisation de SORIAN  (dossier patient informatisé).

 

Rapidement on m’a proposé un poste à 70%, mais j’ai préféré être engagée en tant qu’infirmière journalière.

Après une bonne année à Lavaux, j’ai pu obtenir un poste à Rive-Neuve (Soins Palliatifs). C’est un privilège de pouvoir accompagner des personnes dans cette dernière étape de vie. Je me réjouis de pouvoir apprendre et acquérir de l’expérience. 

 

Dans un futur proche je souhaite poursuivre ma carrière par une formation dans ce domaine.

Meredith, infirmière, 44 ans lorsqu’elle a commencé sa réinsertion en 2017.

Mon parcours professionnel s’est arrêté en 2003. En effet, concilier vie familiale et vie professionnelle fut une tâche que j’avais largement sous-estimée, mais jamais je n’aurais pensé que cette pause durerait 13 ans !

 

Et lorsqu’enfin en 2010, je crois pouvoir enfiler à nouveau ma chère blouse blanche, voilà que c’est ma santé qui me joue des tours. Le médecin m’annonce directement que je ne pourrai plus jamais exercer et que c’est vers l’AI qu’il faut se tourner.

Mais… depuis le printemps 2016, je constate que ma santé s’est stabilisée. Une pensée s’impose alors à moi : retrouver l’hôpital en tant que soignante ! Car mon métier est avant tout une passion. Les rencontres, les patients, les équipes, les soins, les couloirs, les odeurs de désinfectant, j’aime tout dans cette profession !

C’est avec un mélange d’anxiété et d’excitation que je pousse la porte d’entrée du CIPS et c’est ainsi que je me retrouve une semaine plus tard sur les bancs d’Espaces compétences !

Je suis extrêmement reconnaissante de la chance qui nous est offerte de nous proposer cette possibilité de réinsertion. Je pensais qu’il me suffisait de renfiler ma blouse blanche et de mettre mon stéthoscope autour du cou pour retrouver mon rôle d’infirmière, mais je me suis rendu compte, durant ces mois de formation, que j’avais besoin de me réapproprier mon titre de manière officielle, de retrouver un langage professionnel, une confiance en mes capacités.

 

Lors de mon stage, je l’ai renfilée cette blouse blanche, j’ai arpenté les couloirs de l’hôpital, respiré à plein poumon l’odeur de désinfectant, j’ai soigné et rencontré des patients extraordinaires, j’ai distribué des sourires et en ai reçu un nombre incalculable, j’ai fait partie à part entière d’une équipe !

 

Je me suis tournée vers les soins à domicile qui m’ont accueilli à bras ouverts et qui m’ont fait confiance. Je suis épanouie par ce retour professionnel. J’ai découvert beaucoup de bienveillance et je suis entourée d’une équipe formidable, généreuse et compréhensive. Mon petit pourcentage me permet de continuer mes thérapies tout en m’épanouissant professionnellement.

 

 

 

" Je suis extrêmement reconnaissante de la chance qui nous est offerte de nous proposer cette possibilité de réinsertion."
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